Tandis qu’il me caressait le ventre, je me raidis brusquement. Nous avions franchi une étape, je le sentais. Je pouvais gouter l’arôme différent de ses lèvres et le brûlant de ses caresses, lui qui avait d’habitude les mains si froides.
Je ne savais pas vraiment si je désirais que les choses changent entre nous. Maintenant. Si vite.
Edward continuait ses caresses, il m’effleurait les épaules. Je devinais la suite logique de la marche lente de ses doigts. Il allait se diriger vers ma poitrine.
J’étais étonnée qu’il ne s’arrêtait pas, ne voyait- il donc pas que je me crispais ? Je compris alors qu’il prenait peut- être cela pour de l’excitation de ma part.
« Stop ! Edward arrête ! ».
Je m’étais levée brutalement du lit et me tenait aussi loin de lui que l’espace réduit de ma chambre me le permettait. Cette soudaine distance entre nous était artificielle et me faisait souffrir. Pourtant, je ne fis aucun pas dans sa direction.
Edward me fixait. L’or de ses prunelle coulait littéralement tant il semblait blessé.
Je regrettais à présent de m’être comportée de la sorte mais comment aurais- je pu faire autrement ? Je n’avais jamais dû freiner les ardeurs d’un garçon, encore moins d’un garçon que je désirais si fort.
POV d’Edward.
Bella était allongée près de moi, contre moi. Je sentais son corps chaud et collé sur le mien. Elle m’était totalement destinée, totalement absorbée par mes caresses.
Mille questions me taraudaient l’esprit. Jusqu’où voulait- elle aller ? Serais- je capable m’arrêter à temps ? Nous n’avions jamais réellement parlé de rapports sexuels. Pourtant, à cet instant précis, à la façon dont elle frémissait sous mes caresses, je ne savais plus rien.
J’avais bien évidement peur de lui faire du mal. Mais je me sentais capable d’arrêter si l’enjeu était sa vie.
Mais mon dilemme était autre. Il n’avait, celui- là, pas de réponse. Il s’agissait de savoir si j’avais envie de voler cela à Bella, elle qui était pure. Si, de plus, j’avais envie de donner cette nouvelle tournure à notre relation ?
Je savais, qu’une fois de plus, je m’interrogeais trop ! Emmet m’aurait dit de foncer et Alice, de suivre mes sentiments.
Ils auraient eu tord tous les deux. Il ne s’agissait plus de moi à présent mais d’elle. Elle qui était, depuis le premier jour, plus importante que moi !
J’attendais un signe, une réponse postée par une quelque conque explication mystique.
En vain. Ce fut pourtant Bella qui me répondit.
Son corps se crispa, je pouvais sentir ses muscles contractés à leur maximum.
Ainsi, elle le voulait.
Je continuai donc mes caresses, rassuré. J’étais persuadé que Bella avait raison. Elle savait se rendre heureuse et me l’avait d’ailleurs promis.
C’est alors qu’elle se déroba à moi. Elle me repoussa avec toute sa petite force d’humaine. Je la laissai partir, voyant sa motivation dans ses yeux.
Elle se tenait maintenant loin de moi
Plus que jamais j’aurai souhaité lire dans l’esprit de Bella. Qu’avais- je fais ? Je l’avais offensé. Je n’avais pas agi comme un gentleman mais comme tous ces garçons stupides qui ne respectent rien.
Bella me regardait. Un mélange d’incompréhension et de honte se lisait dans ses yeux. De peur aussi. L’avais- je donc tant effrayé que cela ?
Le silence et la distance entre nous m’étaient cruel. Je n’étais bien que dans ses bras. Je ne savais pas si elle attendait de moi que je parte ou que je m’approche d’elle.
J’avais eu tout faux et je voulais éviter de répéter pareille erreur.
POV de Bella
« Ma chérie ? Ca va ? Je t’ai blessée ? Parle-moi ».
Edward avait employé sa voix la plus douce. Il ne me comprenait pas. Il faillait que je cesse de croire qu’il pouvait lire en moi.
Prenant mon courage à deux mains, je tentai de lui expliquer.
« Non, non. Tu n’as rien fait de mal. C’est moi, je crois que…je ….que je ne veux pas… ».
Edward sourit, certainement soulagé de ne pas avoir été le monstre qu’il craignait tant d’être.
Assis sur le lit, il me fit signe de le rejoindre.
« Parle-moi Bella. Je t’ai promis ma vie, jamais plus tu ne dois avoir peur de te confier à moi. Jamais je ne supporterai d’avoir fait quelque chose qui te blesse ».
Ses paroles étaient rassurantes. Il avait raison, moi- même je détestais quand il me cachait des choses.
« C’est juste que je ne savais pas trop où nous allions. J’ai pris peur. Edward, je n’ai jamais vraiment réfléchi à cela ». J’étais sincère, je n’avais pas besoin de le ménager.
Il me prit alors dans ses bras et me berça, comme une enfant. J’aimais la protection qu’il m’offrait, j’aimais me sentir forte et fragile à la fois dans ses bras. Il me souleva le menton, afin que mes yeux rencontrent les seins. Il me dit, d’une voix à peine audible.
« Ce n’est rien. Nous attendrons. Nous avons le temps ».
Je lui en voulais presque d’abandonner si vite la partie ! Il acceptait si vite mon point de vue ! Je devais rectifier le tir, qu’il ne croit pas que je n’en avais pas envie. « Non, non, tu ne comprends pas. Je n’ai pas dis que je n’en avais pas envie. Edward, j’ai tellement envie de toi ! C’est juste que nous devons en parler avant. Je dois me préparer, c’est tout. Mais je sais que je te veux Edward ».
Edward déplaça délicatement une mèche de mes cheveux. Il inspira profondément mon odeur. Je savais qu’il aimait faire cela, comme s’il voulait se donner du courage.
« Moi aussi ma chérie. Tu m’es tellement désirable ! Et bien, parlons en. Envisageons cette possibilité. Et puis, de mon côté, je vais me renseigner auprès de Carliste Voir ce qu’il m’est possible de faire ».
Je rougis à l’idée de savoir que son père allait être informé de nos projets.
Il fit une petite moue absolument craquante. Il déposa un doux baiser sur le bout de mon nez.
« Ne sois pas gênée. C’est tout à fait normal. Il comprendra ! ».
Je n’avais pas envie de penser à cela ce soir. Je savais qu’Edward ferait le meilleur pour se préparer. Alors je l’embrassai.
Je profitai cette nuit là de toutes ses caresses. Je savais que je n’avais pas à avoir peur. Les limites étaient fixées pour ce soir. Je savourai alors pleinement chacun de ses baisers et de ses gestes.