J’étais dans ma chambre, en train de repenser aux paroles de Bella, lorsque j’entendis Alice. Elle téléphonait à Bella !!! Quelle imprudente, elle lui parlait de notre victoire sur Victoria.
D’un bond, je me levai. Il fallait que je l’en empêche. En une seconde, j’étais à ses côtés. Les traits d’Alice semblaient apaisés. Elle donnait l’impression de maîtriser la situation. Je me calmai alors quelque peu. J’étais partagé entre l’envie de l’empêcher de nous trahir et l’envie d’entendre ma Bella. La seconde option l’emporta. Evidemment.
J’étais étonné de constater que Bella n’insista pas plus face à l’hésitation flagrante de ma sœur. Il m’était évident qu’elle avait compris que ma sœur lui cachait quelque chose mais ne s’en formalisa pas outre mesure. Cela me fit souffrir. Il était donc si évident pour elle de penser que cela ne pouvait pas être moi qui l’avait retiré des griffes de Victoria? Elle acceptait donc si facilement le fait que je ne m’intéresse plus du tout à elle ? Cela me rendait malheureux, surtout depuis que je l’avais entendue l’autre nuit dehors. Bella avait encore besoin de moi et elle pensait que je l’avais définitivement abandonnée. Pourtant, je ne pouvais pas regretter de l’avoir écouté l’autre nuit, de connaître ses pensées les plus intimes. J’avais besoin de m’en vouloir, de souffrir moi- aussi. J’avais le sentiment que ma propre douleur me rapprochait d’elle, me rendait digne d’elle.
Alice lui avait parlé des Volturis ! Etait- elle folle ? Pourquoi avoir fait cela ? Il n’était pas nécessaire que Bella soit de nouveau tracassée…
Pourtant, cela lui permettait de continuer à penser aux vampires. Donc peut- être encore un peu à moi.
Les jours passaient. Je m’ennuyais. Tout ce temps libre m’obligeait à réfléchir. Avoir revu Bella m’avait procuré un tel bonheur, au moins aussi vif que la souffrance que je ressentais actuellement.
J’étais vert de jalousie même si elle n’était pas la petite amie de Jacob, elle passait néanmoins tout son temps avec lui. Elle était si resplendissante. Elle n’avait jamais été aussi jolie.
Comme si Alice était consciente de mon malaise, elle fut prise d’une vision. Ses yeux se figèrent, de même que son corps. La vision dura longtemps, ce qui nous inquiétait tous.
« Les Volturis » dis-je en même tant qu’elle.
« Ils approchent ! Ils seront bientôt chez Bella ! ». Sa phrase n’était même pas terminée que je pouvais entendre ma famille déjà élaborer des plans. Cette soudaine frénésie me donnait envie de courir vers elle.
Carliste prit la main de ma sœur. « Calme-toi Alice. Il ne lui arrivera rien. Dis-nous ce que tu as vu, que l’on se prépare au plus vite ».
Notre père semblait avoir réussi à l’apaiser.
« Ils arrivent chez elle. Je ne comprends pas leur motivation. Ils ne l’ont jamais vu mais c’est bien elle qu’ils cherchent…Mais il y a autre chose, je ne sais pas dire quoi ! Ma vision est incomplète, parsemée ».
J’étais sur le pas de la porte, près à partir. Les autres me fixaient. « Ok on ne connaît pas tout mais j’y vais ! Je ne vous demande pas de m’accompagner si vous n’en avez pas envie mais moi, je ne peux pas attendre une minute de plus ».
« Et pourquoi provoquerons- nous la colère des Volturis pour elle ? Elle n’est plus avec toi. Cela ne nous regarde plus ! ».
Rosalie me regardait droit dans les yeux, elle assumait ses propos. Je ne voulais même pas prendre la peine de m’abaisser à lui répondre. Ce fut Jasper qui s’en chargea. « Rien de ce qu’il n’arrive à Bella est de sa faute. Elle est en danger par notre faute, même si les raisons nous échappent encore. ».
Je remerciai Jasper d’un signe de tête. Il avait raison, Bella n’avait pas choisi de s’éprendre de moi. Bella n’avait pas choisi que je la quitte lâchement. Bella n’avait pas choisi de faire désormais partie du monde des monstres.
Ils avaient tous accepté d’aller chez Bella. Nous étions les Cullen, nous étions une famille avec des membres qui s’étaient choisis les uns les autres. Le combat de l’un était celui de tous.
Je partis le premier, accompagné d’Emmet et de Rose. Mon frère voulait être aux premières loges du combat et Rosalie l’avait simplement suivi.
Les autres restèrent avec Alice, au cas où elle aurait d’autres visions. Carliste aimait être totalement préparé avant de mettre les siens en danger.
Lorsque j’arrivai près de chez elle, j’eus le sentiment d’être chez moi. Cette fois, je ne fus pas déstabilisé par son odeur. J’avais l’impression de ne jamais l’avoir quittée.
Je décidais toutefois de ne pas me montrer. Ce fut Emmet qui avertit Bella de notre présence.
« Emmet ! Euh bonjour », avait dit Bella. Je fus parcouru de frissons en entendant le son de sa voix. Mes jambes me faisaient mal tant je devais les empêcher de courir vers elle.
« Hé coucou Bella ! Chouette, tu rougis toujours autant » rigola- mon frère ! Bella lui sourit. Qu’il était bon de les voir se chamailler de nouveau ces deux – là.
« Alice et Jasper ne devraient pas tarder ! Carliste et Esmée arrivent tôt demain matin. Rose est juste de l’autre côté de la maison ».
Rosalie arriva. Je sentais que Bella était stressée et l’arrogance de ma sœur l’effraya davantage.
« Tu lui as dit ? ». demanda ma sœur. Face au signe de tête de son mari, elle leva les yeux au ciel et déclara, sans ménagement.
« Les Volturis seront là demain. On se prépare. Ils sont nombreux. Nous risquons de perdre la bataille. Nous ne connaissons pas les raison de leur colère. Je suppose que c’est encore à mettre en lien avec toi, d’une façon ou d’une autre. Toujours est –il que nous allons être obligés de nous battre ».
Bella devint subitement blanche. Ses jambes flanchèrent. Elle digéra la nouvelle et plongea son regard dans celui d’Emmet. Elle attendait un signe d’encouragement de sa part. Il n’était malheureusement pas en mesure de le lui offrir.
Pour la première fois, j’étais heureux d’être caché. Je n’aurai pas supporté être celui qui annonce sa mort future à ma chérie.
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