Les Volturis approchaient. Alice estimait qu’il ne restait que peu de temps avant la bataille, cinq minutes tout au plus. A peine avait- elle fait part de ce délais que je sentais les miens envahis de stress. Leurs pensées étaient tellement puissantes qu’elles me faisaient mal. J’étais comme agressé par leurs douleurs. Alors je m’éloignai quelques minutes, le temps de rassembler mes forces et surtout de tenter d’entendre nos adversaires.
Ils étaient nombreux. Leur motivation était évidente, même si j’avais refusé de la voir car Bella en faisait partie. Victoria leur avait fait part d’une alliance entre les loups et les vampires. Elle leur avait affirmé qu’une humaine – ma Bella- était également impliquée. Cette double trahison était une raison suffisante pour nous anéantir.
Je pouvais lire en eux : aucune discussion possible, seule la destruction de notre famille était à l’ordre du jour.
Ils n’avaient aucune pensée pour Bella. Elle n’était qu’une petite humaine insignifiante. Pas besoin d’élaborer un plan. Elle allait mourir, ils en étaient simplement persuadés.
Je me fis violence en retournant sur mes pas. Je n’avais qu’une seule envie : les tuer maintenant, un par un, de mes propres mains. Mais ils étaient plus forts que moi. Je ne serai d’aucune utilité. Et puis, ma place était de toute façon de l’autre côté de la vallée, près de Bella.
Les Volturis étaient déjà là. Ils étaient une vingtaine, parfaitement disciplinés. Je m’empêchais de nous comparer à eux car nous n’avions aucun plan, aucun entraînement.
Bella ne me voyait pas encore mais moi je distinguais parfaitement ses traits. Elle était inerte, choquée. Si j’avais su la lire, j’aurai vu la défaite. Pour elle, les jeux étaient faits.
Elle me donnait aussi l’impression de chercher quelque chose. Je me pris à espérer qu’il s’agissait de moi. Alors je courus encore plus vite.
Elle avait raison : si nous devions mourir ce soir, autant que nous soyons ensemble.
C’est alors qu’elle me vit enfin. Son sourire, ses yeux, son cœur. Je sentais l’amour qu’elle avait pour moi à travers eux. Déjà, j’étais le vainqueur. J’étais celui qu’elle avait choisi.
Je me plaçais devant elle. Mon corps, à mon insu, tremblait de part en part. Même lui réclamait Bella. Pourtant, je devais être plus concentré que jamais.
Alors je fis front à mes adversaires, et plia légèrement les jambes. J’étais prêt à tout pour la protéger. Peu importe que je meure, jamais je ne les laisserai l’approcher.
J’avais retrouvé toute ma concentration. Je pouvais lire dans mes alliés (ma famille auquel était venus s’ajouter les loups) qu’il en était de même pour eux. Sentir cette motivation commune me donnait une force supplémentaire.
Les Volturi, d’un simple geste de Aro, s’arrêtèrent. Il n’y eut plus rien qu’un profond silence. Rien ne vint bouleverser ce néant, si ce n’est les battements de cœur de Bella. J’avais l’impression qu’il allait sortir de sa poitrine tant il battait la chamade. Je lui pris la main, sans la regarder. Immédiatement, ma peau la calma.
Même si cela n’était pas opportun à pareil moment, sa chaleur me procura un bien- être sans nom.
Aro s’avança et prit la parole, escorté par ses « garde du corps » attitrés.
« Ainsi c’était donc vrai ! Vous fréquentez des loups ! » siffla- t- il d’une air dédaigneux.
J’entendis Jacob prêt à bondir. Il n’avait aucun plan en tête, seule l’idée de lui faire payer cette attaque. Quelle impulsivité ! Je ne lui permettrai pas de mettre tout en l’air pour une réaction si puérile. Mais déjà, Carliste lui intima de se calmer par un simple regard.
Alors mon père prit à son tour la parole.
« Est- ce donc la raison de ta venue Aro ? Tu as déployé toute ta cour pour cela » ?
Il avait insisté sur le mot « cour », non sans ironie. Cela ne manqua pas, Aro releva la provocation. « Oui, Carliste, moi et les miens nous déplaçons toujours ensemble lorsqu’il s’agit de défendre des causes que notre race estime importantes ! Et c’est le cas ici ! La présence de ces loups sous- entend ta trahison envers nous. Es- tu réduis à ça Carliste, à pactiser avec cette sous –espèce ? ».
Carliste voulait répondre mais Aro enchaîna.
« Je vois une humains parmi vous. C’en est trop. Tu n’es pas sans ignorer que notre existence doit rester secrète ! ».
Aucune parole ne fut prononcée mais déjà, Alice et moi- même nous étions jetés sur eux. Nous avions tous les deux vu que l’attaque allait arriver dans la seconde.
Les nôtres ne mirent pas plus d’un centième de seconde à nous rejoindre.
Je m’emparai d’Aro. Ma rage contre lui était si intense que seule ma mort ou la sienne pouvait me soulager. Les deux gardes autour de lui ne furent pas un problème. Seth s’était joint à moi et les avait mordus au cou. Même si cela ne les tuait pas, cela avait le mérite de les déstabiliser. Je n’en demandais pas plus, juste le temps d’en finir avec Aro. Je savais qu’il ne s’était jamais battu jusqu’alors. Jamais personne n’avait réussi ne serait- ce qu’a commencer de se battre contre lui
Ses yeux étaient agrandis par la terreur alors que je les lui arrachai avec mes propres mains. Son hurlement provoqua une décharge d’adrénaline en moi. J’arrachais son bras droit tout en mordant son épaule gauche.
J’aurai pu le déchiqueter lentement comme je l’avais fait antérieurement avec Victoria mais je n’avais pas le temps pour cela. Bella restait toujours une proie fragile. Je jetai un coup d’œil dans sa direction. Esmée l’entourait de ses bras. Devant ma mère, Carliste et Jacob se battaient contre nos ennemis.
Je me battais sans vraiment savoir qui était ma victime. Je mordais, arrachais des membres à tout va. J’étais dans le feu de l’action, possédé par une rage et une violence affolantes.
Je me permettais pourtant une seule inattention : j’écoutais les personnes qui entouraient ma chérie. A première vue, ils avaient le dessus.
Carliste était un immense guerrier. Je ne l’avais jamais vu se battre, lui qui préférait le dialogue comme seule attaque. Mais là, l’on mettait sa famille en péril. Sa femme se trouvait à seulement
Esmée se contentait de toucher Bella, de la rassurer…J’aurai tellement voulu savoir ce qu’elle pensait ! Est- elle effrayée ? Comprenait- elle réellement la scène qui se passait devant ses yeux ?
Jacob était secoué de spasmes. Il était impressionnant. Il était le loup le plus grand mais aussi le plus rapide. Il se battait contre trois vampires. Son absence de réflexion lui fallut peut- être sa survie. Il était tout crocs dehors, mordant tout se qui osait le toucher. Ses pensées étaient unilatérales : sauver Bella. Il n’avait aucun instinct de survie, se mélangeant à ses ennemis tout en les éloignant de Bella.
Je me promis que si nous devions nous en sortir, je reconsidérerai mon point de vue sur lui.
Rassuré sur le sort de ma chérie, je n’avais même pas senti Caïus me mordre. Jasper était déjà sur lui, tentant de me protéger.
A nous deux, nous lui arrachions la tête en un éclair.
Déjà, Jasper était retourné près d’Alice.
Ma sœur n’avait pas besoin d’être protégée ! Telle une petite lionne, elle semblait jouer avec sa proie. Le sourire aux lèvres, elle immobilisa un membre de la garde le lui cassant les jambes en un seul mouvement.
Le combat touchait à sa fin. Emmet et Rose terminaient les deux derniers vampires alors que les loups allumaient un feu.
Je courus donc vers Bella.
Jacob se tenait déjà près d’elle. La voyant pleurer, il lui dit : « Bella, tu n’as rien ? T’as vu ça, trop génial !!! J’en eu deux. Enfin, presque, un et demi quoi ! Waouh, c’était fou ! Je l’ai attaqué sur le côté et paf, j’ai planté mes canines dans son cou. Puis, paf, un coup de pied et pif, j’ai arraché son bras et… ».
Alice intervient : « Jacob, s’il te plaît épargne les détails à notre petite Bella ! Tu vois bien qu’elle se sent mal ».
Esmée me la rendit, comme l’ont rend un bien précieux.
Je la pris délicatement dans mes bras. Elle me souriait.
« Bella chérie. Tout va bien, c’est fini… »
Elle ne dit rien et regarda autour d’elle. A voir sa réaction, elle n’était consciente de rien. C’était ma Bella tout craché : elle avait une capacité phénoménale à éluder tout événement traumatisant !
Soudainement, elle se pétrifia. Elle était à moitié assise, dans une position tout à fait anormale. Sa peau était glacée.
Carliste voulut s’approcher d’elle, je grognais d’instinct.
« Calme toi Edward, c’est moi. Je ne la toucherai pas. Je pense qu’elle est en état de choc. Laisse-lui un peu d temps ».
« Ma Bella ? Chérie ? Dis- moi quelque chose, je t’en prie ».
Elle me sourit. Je sentis tout le monde se détendre.
« J’ai compris pourquoi je ne voyais rien ! » lâcha ma sœur. « C’est à cause des loups ! Les Volturis ne pensaient qu’à eux donc je ne pouvais rien voir ». Elle riait à présent, dansant presque sur place. Elle devait être soulagée de savoir que ces visions étaient toujours valables.
N’écoutant qu’à moitié ma famille, je n’avais d’yeux que pour ma chérie « Il est si bon de te voir Bella ».
Je m’avançai vers elle et prit son visage entre mes mains. Je l’embrassa. Tendrement dans un premier temps puis ce baiser devint fougueux.
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